4.11.12

Tormenta Huracán Sandy - cuba - haiti.flv

Quisqueya, se la pou la


Haïti, il faut être là, il faut y aller.
C’est difficile de raconter à quoi ressemble un lieu après 21 jours de voyage. Les impressions visuelles et les coups de cœur sont quelque chose de complexe à mettre en paroles. Haïti c’est noir, fougueux, passionnel, contradictoire. Ses gens sont accueillants et distants en même temps. Sa nature précieuse et instable, sa ville bruyante et détruite. 

Beaucoup de gens nous disent qu’il faut faire gaffe, qu’il ne faut pas marcher toutes seules dans la rue quand il fait noir, sans quelqu’un qui nous accompagnent. Ils nous préviennent des kidnappings, bien à la mode depuis le séisme. Nos copains prennent soin de nous, et c’est gentil. Mais quand on a réussi à échapper de ce « bodygardisme » compréhensible et étouffant, on réalise que la dangerosité dont ils nous parlent, n’est pas tout à fait réelle. On apprend à bouger dans la ville en Tap-Tap, en bus collectif, on apprend à gérer les Gourdes (monnaie officielle) et sa correspondance en dollars haïtiens, on apprend à se repérer dans le centre ville, à BPC -Bas Peu de Chose- c’est le nom d’un quartier du centre, entre Champ de Mars et La Fokal (le centre culturel où nous travaillons). C’est fou, n’est pas?

Tout le monde dans la rue nous demande si ça va bien, on nous dit qu’il faut faire attention avec les égouts ouverts quand il fait noir, « mesdames, parce qu’on ne peut pas les voir et on peut tomber dedans ». La nuit est obscure comme la nuit obscure, il y a quelques lampadaires allumés, si on a la chance d’avoir de l’électricité ce jour là. On ne sait pas si aujourd’hui, en rentrant à la maison, il va y avoir de l’eau courante et de l’électricité. On ne sait jamais, ça dépend de la puissance, du climat, de s’il y a eu beaucoup de gens qui ont piqué l’électricité depuis les fournisseurs de la rue. On ne sait jamais, et il ne faut jamais rien attendre.
On ne sait jamais si on va trouver un Tap-Tap depuis Delmas 75,  un des axes principaux de Potoprèns ou si on va négocier l’arrivée à la maison avec les taxi-motos qui attendent au coin. On ne sait rien.
On ne sait jamais si la troupe de la Brigade d’Interventions Théâtrales Haïtienne (la BITH) avec qui nous travaillons ici, va venir demain où pas. ON NE SAIT JAMAIS. Et tout cela est bizarre, fatigant et merveilleux.

On partage avec beaucoup de gens des discussions sur leur pays. Il y a plein coïncidences entre les avis de chacun : Haïti vit une contradiction, Haïti veux mais na peut pas, Haïti construit des idées, des rêves, des envies, mais n’arrive pas à les réaliser. Un pays de révolutions sanglantes, d’injustices sociales, de corruptions politiques, d’abus internationaux. Un pays fier de son identité noire, mais qui ne croit pas au collectif, qui ne travaille pas pour les autres. Un lieu de survivance et de jalousie, où le TRAVAIL et le concept de CONSTRUCTION sont synonymes d’esclavage, un mot ancré dans la mémoire et le sang de beaucoup de gens.

Alors, Haïti est littéraire, plastique, (un monde d’idées en solitaire, un monde sensuel et cru) mais pas vraiment théâtrale. Les gens ont du mal avec l’action, l’écoute, le travail en équipe. Et avec le théâtre on récrée la vie, pour provoquer la réaction du public, parce que le public haïtien s’engage, prend partie.
Or la vie dans la rue c’est la vie véritable. Elle est bruyante, tout le monde « habite » la rue, pour survivre et parce que les intérieurs sont des espaces pour les privilégiés. Tout le monde n’a pas une maison, ou un local de marchandises. La « normalité » à Haïti c’est cela : PAS TOUT LE MONDE.

Le choc culturel, c’est notre impossibilité à comprendre une société qui a vécu des situations inimaginables pour nous, européennes qui arrivons comme des touristes hallucinées, qui observons une société (dés)organisée comme ça, qui ne comprennent pas pourquoi Haïti est comme ça.
Il faut y aller, il faut habiter là-bas pour comprendre quelque chose.
Il faut s’imprégner pour parler.

26.10.12

La rage de mère Nature

Vaudou Haïtien : une cérémonie familiale


Même si nous n’avons aprticipé à aucune célébration Vaudou, nous avons pu lire Le vaudou haïtien d'Alfred Métraux.
On a partagé avec Anne Lescot, grande connaisseuse de la culture Vaudou.
Elle est aussi réalisatrice de documentaires dont Des hommes et des dieux et Horizons lointains : Haïti.
Elle est une « ambassadrice » de la culture haïtienne, et travaille au sein de la Fondation France.
Elle est d'ailleurs l'auteur du Guide de la Caraïbe culturelle, Editions Vents d'ailleurs et Gens de la Caraïbe
co-écrit avec Karole Gizolme.


Le Saut D'eau


Le Saut d'Eau, est une fête qui se déroule le 16 juillet.
Ci dessous, un reportage de Jean Dominique, radio-journaliste et directeur de l'ancienne station de radio Haïti Inter (située sur la rue Delmas, et fermée depuis 2000). Il fût assassiné en 2000 pour son activisme et militantisme à rendre compte de l’actualité et de la réalité de son pays.



The agronomist, film documentaire de Jonathan Demme, est un biopic sur le parcours professionnel et engagé de Jean Dominique. Nous vous le recommandons chaudement.

Martelly, le président chantant

Michel Martelly, a été élu Président de la République d’Haïti en 2011, il sera encore chef d'État jusqu'en 2015 si rien ne change. Musicien et businessman, il est la star hyper connue de tous en Haïti. Voici un extrait de comment il met en place sa politique.



25.10.12

Portrait chinois de Regina


>> Que t’évoque la carte d’Haïti ?
C’est comme si on posait quelque chose et on le déchirait en 2. Comme un papillon déchiré, avec une aile déchirée. Une partie du continent qui se détache, parce qu’elle n'a pas aimé d'être dans le continent.

>> Si PAP était un fruit ?
Un ananas. 
Tout est concentré, l'acide et le sucre. Toutes les saveurs des fruits sont concentrées dans une ananas. Mais c'est aussi dangereux parce que ça peut faire mal au ventre.

>> Si PAP était un animal ?
Une chienne. Autre fois c'était beau, tout le monde voulait venir. Toutes les maisons étaient belles.
Une chienne est mignonne, mais quand elle accouche, elle se dégrade. A PaP c’est de pire en pire, au fil des ans. C'est le contraire pour les provinces. Elles s'améliorent en en restant « campagne ».

>> Si PAP avait une mère ?
L'Afrique. L’île était habitée par les indiens, après les espagnols sont venus, après ce fût au tour des français avec des esclaves africains. C'est là d'où on arrive, d’où on vient.

>> Si PAP avait un père ?
Les pays qui nous sont passés dessus.
Les colonisateurs sont tous nos pères, et on n’a pas de père fixe. C'est ça qui cause l'instabilité.

>> Si PAP était un dicton ?
Se pa je' ki fè travay, se min ki fèl
Ce n’est pas les yeux qui travaillent, c'est les mains qui font.

Il y a tellement de misère. Les gens cherchent tous à faire quelque chose de leurs mains, parce que s’ils regardaient s’il y a quelque chose autour, ce serait une catastrophe, car c’est trop décourageant.

Portrait chinois de Vladimir


>> Que t’évoque la carte d’Haïti ?
L'île est une scission. Elle donne la tête à L'Atlantique
Ils sont 2 à 2
Les habitants ne savent pas nager
L'eau envahie tout
C'est un L brisé à l'envers
L de Liberté. Un pays qui brise sa liberté, qui ne l'a pas préservée. Une liberté qu’il n’a pas su conquerir.

>> Si PAP était un fruit ?
Une mandarine. J'aime les mandarines, elles sont assez fières. Les gens sont trop fiers. C'est Potoprèns.

>> Si PAP était un animal ?
Un lion.
Il bouffe toutes les villes
Les provinces viennent dans la capitale.
Tous les animaux passent par le lion pour demander leur permis.

>> Si PAP avait une mère ?
Marie la Mère de Dieu.
Notre Damme du Perpétuel Secours (à Bel Air)
Les haïtiens sont très religieux. Généralement les pères sont des pasteurs, les femmes épouses de prêtres. Même les gens qui se disent athées disent « Oh, bon Dieu! »

>> Si PAP avait un père ?
Elle en aurait 2.
Papa Dessalines. C’est historique, le père de la patrie. Il a combattu pour l'indépendance du pays.
Papa Doc (Duvalier). Il était un dictateur, mais il a aidé la ville. Il était docteur, il a lutté contre la Peste.

>> Si PAP était un dicton ?
Pótoprèns vannou, men lipa baw papiye
PaP te dit de venir, mais ne te donne pas de papiers (administratifs, comme carte de séjour, CNI, Passeport)

Portrait chinois d'Elsa

>> Que t’évoque la carte d’Haïti ?
Une gueule d’un rapace, avec un grand bec qui crie. L'île Gonaïves c’est la langue. Il crie comme les coqs ici, tout le temps, toute la journée. L'omniprésence des coqs et des poules… ça doit être l'influence du vaudou.

>> Si PAP était un fruit ?
Un fruit pas mûr. Quand tu le manges, il te laisse longtemps un goût âpre et amer dans la bouche. Pourtant quand il est mur, il est très bon, c'est un super fruit qui te donne envie de le manger, genre une amande. Mais tu te dis, « Allez! C'est le premier de la saison » et tu croques. El là… tu découvres qu’il n’est vraiment pas mûr. En plus c’est un fruit à coque. Pour la casser, il t’a fallu du temps.

>> Si PAP était un fruit ?
Une hyène. Ça rie fort, ça se moque, ça se déplace en meute. Elle n’est pas très propre, elle peut faire peur mais au même temps c'est un animal un peu exotique pour moi. Ça survit, ça peut marcher longtemps dans le désert. Elle se gratte parfois, mais elle se sent bien dans la poussière, dans la jungle urbaine. Ça ne m'étonnerait pas d’en voir une ici dans la rue. C’est le coyote local (qui est aussi symbole du passage des frontières).

>> Si PAP avait une mère ?
Comme si elle était construite dans un cœur qui grossit : ça gonfle, ça dégonfle. Une membrane mouvante, instable avec des veines ; tu as vu la structure des rues? Ici c’est l'anarchie religieuse. À la fois hyper bordélique et super cadrée. Pleine de théorie sans aucune solution pragmatique. Un beau rêve, mais un dur retour à la réalité. Il y a un truc que je ne comprends pas : Pourquoi après le séisme, les gens sont retournés à l'église?

>> Si PAP avait un père ?
Un prince absent. Port-au-Prince sans prince. Un père absent qui n'a pas fait son éducation.
Un fantôme, un idéal qui n'est jamais venu, ou qui est venu et qui est reparti.

>> Si PAP était un dicton ?
D'impossible à possible
De possible à difficile
De difficile à facile
De facile à attendre
Potentiellement tout est possible, mais au final tout le monde attend que ça vienne tout seul.              

21.10.12

Portrait Chinois d' Eliezer


>> Que t'évoque la carte d’Haïti?
Une gueule qui devait avaler quelque chose. Par contre c'est la gueule qui se fait avaler par l'occident (par l'impérialisme américain)

>> Si Port-au-Prince était un fruit?
Une canne à sucre. C'est doux, ce n’est pas trop facile à la déguster, mais ça procure du plaisir.

>> Si PaP était un animal?
Un chien. J'ai peur des chiens. Ce sont de très bons amis, mais ce que lui fait chier les fait chier. Il faut faire attention avec un chien, quand il s'embête ce n'est pas facile de le calmer.

>> Si PaP avait un père ?
Ce serait un père responsable, qui envoi ses enfants à l'école, qui ne rentre pas à minuit à la maison.
Il serait la Mère.

>> Si PaP avait une mère?
Elle serait courageuse, elle aurait 2 enfants (une fille et un garçon). Elle serait éduquée et de taille moyenne. Ce serait la Nature.

>> Si PaP était un dicton?
Men anpil chay palou
A plusieurs bras, la charge est moins lourde.
L'union fait la force.

Planning de travail avec la BITH




Prévision d’un premier planning de travail selon les disponibilités des 8 protagonistes de la BITH.

Lundi 8 // 18h30
Mardi 9 // 18h30
Mercredi 10 // 12h00
Jeudi 11 // 7h15
Vendredi 12  // 18h30

Méthodologie >> Travailler en 2 groupes de 4, pour que chacun soit regard extérieur a un moment, et doive donner des retours sur l'exercice



Jour 1 - Lundi 8 - 18h30 - Rue Capois / Place du Champs de Mars

ð  PREVISION
Exercice 1 // Susciter l’intérêt.

Groupe 1 >> Attirer l'attention du public
Les 4 comédiens choisissent un endroit dans la rue. Ils sont éparpillés, séparés les uns des autres. Chacun doit créer un chœur de gens avec sa proposition. Il doit maintenir l'attention du public et agrandir le chœur des spectateurs. Il doit trouver une fin.
C'est une improvisation de 10 minutes minimum.

Groupe 2  >> Rassembler les énergies.
Même ex. que le Groupe 1 + Les 4 comédiens s'installent, chacun à un endroit choisi, mais pas très éloignés les uns des autres. Chacun commence son action. Le but étant de relier son action aux autres propositions, donc d'arriver à créer une situation pour que toutes les propositions se rejoignent. Quitte à entrer dans la proposition de l'autre et abandonner la sienne si c’est l’autre est plus forte. Et tout ça sans jamais perdre l’attention du public.

Exercice 2 // Travail d'espace. La relation entre le comédien et l'espace qu'il habite.

Groupe 1 >> Ouvrir l'espace
Les 4 comédiens créent une situation dans un espace réduit qui prendra fin dans un espace immense (place du Champs de Mars).

Group 2 >> Fermer l'espace
Invers. au groupe 1. Les 4 comédiens créent une situation dans un espace immense (créer l’espace/mettre de la distance) qui prendra fin dans un espace réduit (concentrer le public sans qu’il perde sa visibilité).

ð  RESULTAT
On commence à 19h30
La nuit tombe

Exercice 1//Groupe 1
Pour attirer les gens, les différentes propositions tentent toute d'appeler, de créer un conflit, d’hurler, de scander ou discourir haut et fort, de faire de la propagande (religieuse). La façon d'attirer est souvent très agressive. Les comédiens sont « habitués » à créer des situations faussement « invisibles » pour provoquer une réaction sociale.
Ils attirent le public avec des actions quotidiennes susceptibles d'être « réelles » ou vraisemblables. Il n'existe pas d’approche douce et sensible du public.
La conscience du spectateur n'existe pas. Il n’y a aucune gestion du public.
Toutes les  propositions ne sont pas liées, attachées, ancrées à l'espace où elles se déroulent, c’est pourquoi les acteurs ont du mal à défendre leur proposition. De fait, tout cela les oblige à être « visibles » dans  l'improvisation. Les décisions sont toujours pensées au préalable et « collées » dans la rue. Aucune des situations qui peuvent surgir autour (dans la rue, la ville, la vie) ne peut donc être intégrée au déroulement de l’action.

Le silence, les images, « laisser le temps » n'existent pas n’existent pas dans la construction des improvisations. La parole, le texte, la voix sont absolument omniprésents. Elles remplissent tous les vides. Chaque comédien proposant une problématique aussi attrayante soit-elle, ne peut la développer car elle est circonscrit par la volonté de trouver une résolution préfabriquée.

Exercice 1 // Groupe 2
Travail de groupe, de chœur, sans que chaque comédien arrive à s’accorder sur un objectif commun.
Chacun s'accroche à sa proposition et il est difficile de construire quelque chose ensemble et de rassembler les énergies. Certaines propositions prennent mais meurent aussitôt parce que les autres ne sont pas conscients de leur existence. Les comédiens perdent beaucoup d'opportunités de jeu car ils ne prennent pas gardent aux autres.


>> La Nuit tombe. L’absence de lumière et la fatigue ne nous permettent pas de continuer.

NOTE
À la fin de la séance, on nous dit que demain la répétition est annulée parce qu’il y une cérémonie pour le 1er Anniversaire de la mort de Leroy, un ami de l'université assassiné l'an dernier.


Jour 2  - Mercredi  9 – 12h - La Fokal

ð  PREVISION
Continuation de la séance de lundi qu’on n’a pas fini.
Travail de gestion de l'espace : Ouvrir et fermer l'espace
Prendre conscience de l'audience, du public.
Travail du chœur et du coryphée

ð  RESULTAT
A 13h, 3 personnes sont là. Avec 3 sur 8, on ne peut pas vraiment travailler comme on a prévu de faire, donc on change de planification et on décide de proposer un travail de table sur les différentes créations que la BITH doit créer pour le festival des 4 Chemins, qui a lieu dans un mois.
On choisi un projet pour commencer, "L'Attente". Cette création se veut être une critique sociale, qui doit faire prendre conscience de la situation endémique que l'individu haïtien vit au quotidien. Haïti est un pays qui attend. Pour faire avancer la dramaturgie, nous leur proposons de poser des questions, pour qu’ils puissent par eux même former, déblayer, trouver, la colonne vertébrale du spectacle. De quoi on parle et pourquoi ?

Chacun parle de ses envies, de sa vision de l’Attente. C'est la première fois que les comédiens se retrouvent à parler de leur projet.
A l’issue du Brain Storming  nous proposons de passer au plateau pour continuer les propositions.
On nous répond : Non, ce n’est pas possible, on n’est pas tous là ! C'est une création collective, on ne peut pas matérialiser des choses si on n'est pas tous.
Pour eux, faire des improvisations c’est fixer… c’est dire comme le concept de répétition est inexistant dans leur manière de procéder. Ce qui nous amène à l'attente, une nouvelle fois.
C’est à partir de ce moment là, que l'attente deviendra le leitmotiv de notre collaboration.
Ils ont peur de mettre les choses en mouvement. Tant que le projet reste à l’état gazeux, cérébral, sur le papier, tout va bien. Dès qu’il s’agit d’y mettre du corps, c'est une autre chose.
Pourquoi les présents se prisent sous prétextes que les absents  ne sont pas là ?
Pourquoi le fait d’avancer sur le travail et la recherche avec les présents est-elle inenvisageable ?
Les absents ne feraient-ils pas confiance aux présents ?
Les absents ne peuvent-ils pas se réintégrer dans la proposition (qui n’est qu’à l’état de recherche) par la suite ?
Pourquoi les présents acceptent-ils d’être pénalisés par les absents ? De ne pas avancer sans eux ? De perdre leur tems à les attendre vainement ?
Les absents seraient-ils plus forts que les présents ?

>> 14h : On est 5.

Jour 3  - Jeudi 11 -  7h15 - Place des Artistes

ð  PREVISION
Travail avec tout le groupe, à 8. Préparation d'un parcours dans le centre ville de Port-au-Prince.
NOTE : Michelle de la Fokal (lieu qui nous accueille) nous propose de présenter une restitution du travail que nous sommes en train de faire avec la BITH, à la fin de notre séjour, le vendredi 19.

Exercice 1 // Coryphée
Le group marche. Il y a un coryphée qui fait une proposition. Le reste du group l’appui et le suit. Quand tout le monde a été coryphée, l'exercice s'arrête.

Exercice 2 // Transformation de l'espace
Avec la même structure (ex.1), le groupe doit transformer l'espace. Il s'agit de mettre en valeur un espace, de trouver une proposition plastique pour décaler l'image quotidienne que tout le monde a de cet endroit. C'est une relation directe entre le lieu et les acteurs. La relation avec le public est périphérique, même s'il va être le récepteur direct.  On joue sur un rapport de distance et de visibilité. Le 1er lieu est imposé : le marchand de lits le long du cimetière.

Exercice 3 // Majeur- Mineur
Il s’agira de continuer ce qui a été fait dans l’ex.2 par groupes de 3. Sur les 3 protagonistes, 1 est le Majeur, les deux autres le suivent en Mineur. La position de chacun changera au cours de l’improvisation.

ð  RESULTAT
On commence à 8h20 (en s’étant levées à 4h15). Nous avons attendu au milieu de la place plus d’une heure, que tout le monde arrive. Celle pour qui le rdv a été fixé si tôt n’ai jamais venue….

Exercice 1 // Ils sont 7 acteurs à faire de multiples propositions, créent des expectatives intéressantes mais n’arrivent pas à les développer. Ils ne prennent pas de risques.

Exercice 2 // Ils ont des difficultés  à ouvrir l'espace. Ils parlent entre eux et n’arrivent pas à prendre conscience véritablement du public potentiel qui les entoure, les voit. Ils jouent pour eux et c'est pour cela que leurs propositions ne tiennent pas longtemps. Ils ne prennent aucun risque. Ils sont dans l'analyse mentale et pas dans l'action.

>> Demain, travail sur l’Attente, dans un local prêté à Clorette, à côté du cimetière.

Jour 4 - Vendredi 12 – 18h30 - Local

ð  PREVISION
« On va voir ». Nous sommes fatiguées d'attendre des gens sensés venir hypothétiquement et qui ne viennent jamais. Nous ne savons plus vraiment comment et quoi faire. Puisque nous sommes dans une salle, nous envisageons de travailler sur :
- la dramaturgie, le canevas et la ligne centrale de l'histoire de l’Attente
- faire un travail de personnages

ð  RESULTAT
On arrive au local avec Vladimir, mais on laisse Eliezer qui nous rejoint « juste après ». Regina et Clorette sont déjà là. Chelson arrive à 20h. On est 5. On expose le problème. Elsa demande dans quel état ils sont, comment les gens se sentent. C'est une situation insoutenable. Il y a un souci concernant l'implication réel des gens. La communication entre eux et nous n'est pas facile.
A ce moment là, la seule ampoule de la salle s’éteint. On ne peut plus se voir. SIGNE
Après, c'est l'orage qui arrive. Seule une fine taule ondulée nous sépare de la pluie. Le bruit devient assourdissant, on ne peut plus s’entendre. SIGNE
ON EST DANS L'ATTENTE
Le groupe est piégé par son propre sujet, l'Attente. Parmi les 8 de la BITH, tout le monde attend tout le temps que les autres arrivent ou quoi ou qu’est-ce, et c’est pour ce la que la BITH n’arrive pas à travailler.

On n'en a marre!
LE planning établi avec le groupe vol en éclats. Après un WE de réflexion entre nous et grâce aux diverses discussions qu'on a eu avec Anne Lescot, Caroline et Jean Sebastien Bariah, on decide nous-mêmes de la planification de la semaine qui arrive pour travailler le projet du Bus et de l’Attente.

Jour 5 - Lundi 15 - 14h - La Fokal

ð  PREVISION
Proposition d’un exercice en binôme autour de « La véritable histoire de Potoprèns ». Ce parcours ira du parvis de la Fokal jusqu'à la rue de la Fleur de Chaîne, à deux pas de là, près d’un bus abandonné.
Objectif :
Quel est le statut du comédien ? Quel est le statut du public ?
Vous arrivez jusqu’à un bus mais il ne démarre pas. Pourquoi ?
3 propositions sont faites (car nous attendons au moins 6 personnes) :
Vous êtes 2 Guides touristiques
Vous êtes 2 Responsables d'une ONG
Choix libre

ð  RESULTAT
2 personnes arrivent à 14h30, le reste de l’équipe à 15h. Là, on nous apprend qu’à 17h, la BITH fera une présentation à l’Institut Français de sa tournée en France en août dernier. Avec leur emploi du temps de ministre, les comédiens de la BITH ne peuvent pas prendre les 2h qui suivent pour bosser.
Répétition annulée (encore).

Jour 6 - Mercredi 17 (Jour férié) - 14h - La Fokal

ð  PREVISION
Ce qu’on aurait dû faire hier.

ð  RESULTAT
On commence à 16h. Après 2h d’attente, il n’y a que 4 personnes Vlad, Clorette, Eliezer, Regina.
Les proposition sont riches, mais déteignent très vite. Il n’y a aucune conscience du public, mais déjà les comédiens commencent à comprendre ce que c’est que de travailler «  en rue ». Tout n’est pas perdu….

Jour 7 - Jeudi 18 - 14h – La Fokal

ð  PREVISION
Nous leur proposons que ce soient eux qui aujourd’hui proposent quelque chose, une ligne, une idée, une improvisation avec des personnages, un parcours, de créer des images. Tout cela dans le but de constituer une petite forme à peu près tangible pour la présentation de demain. Hé oui, déjà ! L’idée c’est avant tout qu’ils se saisissent des outils transmis pour faire aujourd’hui une proposition qui soit 100% la leur. «  Mais attention, n’oubliez pas les 5 W+H = qui où quoi quand comment pourquoi ».

ð  RESULTAT
On commence à 15h avec 3 d'hier, la 4ème n’est pas revenue, mais une nouvelle est arrivée.
Après X et Y tergiversations,

Jour 8 - Vendredi 19 – 14h – La Fokal

ð  PREVISION
Un filage, une italienne et une allemande. Puis restitution ou « ponctuation » à 16h.

ð  RESULTAT
On commence à 15h pour faire une italienne à 4. Mais une comédienne part en cours de route pour aller bosser ailleurs. Elle ne reviendra pas. A 15h30 une autre comédienne arrive qui n’était pas là els jours précédents… les comédiens décident de l’intégrer. Eliezer nous quitte à l’heure pour aller chercher un bout de costume. On commence la restitution 20 minutes en retard. Surprise ! Dans le public, il y a des comédiens de la BITH !

Conclusion >> sur un planning de travail établi avec la BITH sur 2 semaines à raison de 4h/jour pendant des semaines de 5 jours, on a réussi à travailler 2h/jour maximum sur 7 jours au total. Certains des comédiens ont tout de suite déserté, nous ne les avons jamais revu, et nous n’avons travaillé qu’une seule fois avec la totalité du groupe.

itw Radio Nationale d'Haïti



... prise en cours de route le 21.10.2012 à 8h du mat'

18.10.12

ENARTS / 75




Découverte de l'ENARTS  l'Ecole Nationale d'Arts qui propose plusieurs cursus : danse, théâtre, musique, Arts visuels, céramique, fonderie.
L'ENARTS est actuellement sur un workshop photographique chapeauté
par l'Atelier 75 (septante cinq) de BXL.
Un projet canon qu'on vous invite à venir découvrir, là >> REALBOOK

17.10.12

Portrait Chinois de Jenny


>> Que t’évoque la carte d’Haïti ?
Je ne vois pas du tout à quoi ça peut faire penser. A une pince de crabe peut-être, comme ça Haïti peut attraper des trucs par lui-même, le pays n’aurait plus besoin des ONG.

>> Si PAP était un fruit ?
Un melon* (pastèque). C’est grand et gros comme fruit, c’est pour ça que c’est la capitale. Ce que tu vois de l’extérieur ce n’est pas du tout ce que tu vois à l’intérieur.

>> Si PAP était un animal ?
Un lapin, parce que ce n’est pas stable. Les horaires ne sont pas stables à PAP.
>> Si PAP avait une mère ?
Catherine Flon, la dame qui a cousu le drapeau.

>> Si PAP avait un père ?
Dessalines parce qu’il a combattu. Il a fait que ce pays peut avoir une capitale.

>> Si PAP était un dicton ?
Pótoprèns vannou, men lipa baw papiye
Les étudiants viennent étudier à l’université et automatiquement ils pensent qu’ils vont être des citoyens, c’est faux. C’est la capitale de ton pays mais pas tout à fait chez toi.

Fête Nationale Dessalines


Mercredi 17 octobre c'était férié.
C'était la Fête Nationale commémorant la Mort de Jean-Jacques Dessalines le grand dirigeant de la Révolution Haïtienne et le premier Empereur d'Haïti. D'origine africaine, il est d'abord esclave à Saint-Domingue. Puis, durant les troubles qui mènent à l'indépendance de l'île, il devient lieutenant de Toussaint Louverture et organise en octobre 1802 la mutinerie de l'armée saint-dominguoise contre l'expédition napoléonienne. Il combat entre autres le général français Charles Leclerc.
Ici pas de musette, mais une réunion de vaudouisants avec chapeaux de paille et couteaux...

16.10.12

ONG : Danger !

Que dire, si ce n'est informer ? Comment cette situation un jour pourra-t-elle se régler? Comment faire pour que les ONG se retirent d'Haïti, qu'elles s'arrêtent avant de la faire crever totalement?

Quelques faits parmi...
1. Il a d'abord fallu loger 60 000 "blancs" qui ont débarqué avec les ONG et la MINUSTAH à la suite du tremblement de terre, alors que 300 000 maisons venaient d'être détruites, qui plus est dans un "standing" pas franchement local. (La population locale n'ayant déjà pas assez de maisons pour elle même...)

2. Les ONG ont eut besoin de coopérants locaux, de personnes sur le terrain, des forces vives pour les aiguiller. Aujourd'hui encore elles n'hésitent pas à mettre le paquet pour les garder.

3. Dans l'urgence de leur débarquement, certaines ONG "médicales" ont pris d'assaut certains hôpitaux pour traiter vite et bien. Certaines ont préféré faire à leur "manière" vue l'absence totale du gouvernement dans la grande coordination des actions et des interventions.

4. Un contingent népalais de la MINUSTAH venant d'une région reculée où le Choléra est endémique, n'a pas trouvé meilleure idée que de laisser ses déchets le longs d'une rivière qui accessoirement irrigue toute la ville de Port-au-Prince... Article Le MATIN

et leurs Conséquences
1. Les propriétaires locaux habitués à louer parfois 12.000 $ !!!! / mois certaines de leurs maisons, préfèrent les laisser vides plutôt de que les louer à des locaux, au prix de ce que devrait être "logiquement" un loyer à Port-au-Prince. Aujourd'hui les habitants qui par chance ne sont pas dans des bidonvilles, n'arrivent plus à se loger. Regina chez qui nous habitons, vit à 6 personnes dans un T3, pour 260 euros/mois pour elle, sa fille et son mec.

2. Au vue des salaires pratiqués, on assiste à une véritable fuite des cerveaux à l'intérieur même du pays. A l'heure actuelle toutes les personnes compétentes d'Haïti sont au service des ONG, et non pas de leur pays (gouvernement université, etc). On assiste désormais à une véritable dépendance aux ONG qui fournissent du travail, soit, mais empêche tout développement local en parallèle.

3. Les hôpitaux pris d'assaut doivent aujourd’hui changer la grande majorité de leur matériel, mais avec quel argent? De plus, certains hôpitaux ont dû fermer ne pouvant plus assurer la "concurrence" avec les ONG qui offrent des services gratuits. D'où le paradoxe, Haïti a besoin d'Hôpitaux, mais l'arrivée des ONG ayant bousculé toute l'économie locale, il parait impossible d'envisager une solution de sortie pour la santé.

4. Depuis 2 ans le choléra sévit sur cette île, quand elle avait été jusqu’alors complètement épargnée par ce fléau. Aujourd'hui une plainte est en cours: UN contre Haïti, qui gagnera à votre avis?

15.10.12

Portrait Chinois de Clorette


>> Que t’évoque la carte d’Haïti ?
Le patron d’une cloche. Avec une cloche on peut réunir tout le monde.

>> Si PAP était un fruit ?
Un Chadeque* car on peut le manger comme ça ou en jus. Mais si tu le laisses longtemps avant de le boire ça devient amère. A PAP le jour est amère parfois, par rapport aux différents besoins qu’on a, qu’on arrive pas à surmonter. Y en a qui n’ont même pas 1 $H pour vivre par jour. Pour certains PAP peut être facile comme si on le consommait tout de suite, pour d’autre ça peut être amère.

>> Si PAP était un animal ?
Un Agaman* parce que parfois ça change de couleur. Aujourd’hui tout peut être bien, et demain tout peut changer, il peut y avoir des manifs. C’est la ville de la surprise, tu peux t’attendre toujours à quelque-chose.

>> Si PAP avait une mère ?
La Nature. Car elle nous communique des choses, elle nous dit quand ça va mal. L’île des Gonaïves en 2008 a été frappée par de violents cyclones, mère nature nous avait déjà dit des choses. Si elle te répond mal à chaque fois, c’est que tu dois changer de comportement. C’est comme les enfants qui veulent faire à leur manière et une fois le moment redouté arrivé, maman dit qu'elle avait raison. C’est une manière de parler à ses enfants le tremblement de terre. On n’écoute jamais, on pense que ce sont des moralistes qui disent de ne pas faire ça ou de ne pas construire là… mais non.

>> Si PAP avait un père ?
Je ne sais pas quoi dire… ce sont les femmes qui élèvent les enfants. L’homme il ne peut pas être le père de l’enfant. C’est un père absent.

>> Si PAP était un dicton ?
BAT CHEN AN, TANN MET LI
Tu as battu le chien, attends que son propriétaire arrive.
Malgré tous ses malheurs, Haïti a un chef. Les fils tôt ou tard prendront leur revanche.

Portrait chinois de Txus

>> Que t'évoque la carte d'Haïti ? 
La gueule d'un crocodile sans dents, vieux qui habite dans un zoo, d'ailleurs on le nourrit, mais il n'arrive pas à mâcher et d'un coup des morceaux s'échappent. Il mange les Gonaïves et en même temps l'île de la Tortue c'est un morceau qui lui a échappé. On se sait pas comment va se finir ce repas. C'était un ebête féroce mais aujourd’hui il est en captivité et on ne sait pas comment va se finir ce repas.

>> Si PAP était un fruit ?
Un fruit petit, attrayant comme une myrtille dans la forêt, mais il faut faire gaffe, c'est amère parfois, et peut-être même empoisonné. Mais c'est un beau fruit, c'est dommage. Le reste de journée tu le passes à cracher.

>> Si PAP était un animal?
Un RAT parce que les rats survivent, ils habitent dans la merde mais ils se débrouillent pour se nourrir. Ils mangent n'importe quoi c'est un animal fort qui prolifère facilement. Il est méchant parce qu'il habite en ville, mais un rat des champs c'est joli. C'est la ville qui l'a rendu sale et dangereux. Et il se déplace vite.

>> Si PAP avait une mère ?
L'ESPOIR, la nécessité d'être bien, le fait de pouvoir penser à un moment meilleur qui devient conformiste, qui protège de la réalité, parce que la réalité c'est dur. C'est une mère qui se bande les yeux pour ne pas voir la méchanceté de la vie.

>> Si PAP avait un père ?
La religion, le dogme et l'esclavage. En fait la CONTRADICTION, c'est un paradoxe. Le dogme et le libertinage, le vaudou et le catholicisme, l’État qui n'en est pas un...

>> Si PAP était un dicton?
L’absurde est essentiellement un divorce. Il n'existe ni dans un sens, ni dans l'autre, mais dans la confrontation des deux. Camus


14.10.12

Anecdotes du week-end

- Samedi matin nous nous sommes fait interviewer genre VIP en phonning depuis le Oloffson. Une manif' passe.... personne ne sait pourquoi.
- Sur la route de Jacmel 2h plus tard, nous avons percuté une vache. La voiture a eu mal, la bête aussi. Elle n'est pas morte (nous non plus). Heureusement ça nous aurait couté une fortune de la négocier avec son propriétaire débordé...
- Au détour d'un champs de bananier, posée sur son tabouret, nous avons rencontré Jocelyne, féministe activiste qui est en charge de la branche locale de la SOFA Solidarité Fanm Ayisyen qui lutte contre les violences sexuelles faites au femmes.
- Sur une plage les pieds dans l'eau avec Anne Lescot et ses amis, nous avons longuement discuté sur l'élaboration d'un futur projet... Arts de Rue.

12.10.12

Trajet de Jacmel à Ti-Mouillage en taxi-moto


Y Colón desgarró las Américas

Hoy:
El día de la Hispanidad.
El día que Cristobal Colon llegó a Las Indias sin saber que había descubierto las Américas.
El día que La Niña, La Pinta y la Santa María arribaron a tierras rojas para desembarcar a todos los colones españoles que decidieron montarse el chiringuito en el nuevo continente
El día que en nuestro pequeño país, orgulloso y dueño del descubrimiento, se celebra la masacre, el genocidio y el exterminio de millones de personas orihundas que no tenían porqué aguantar una invasión de ese tipo.
El día del orgullo, de la soberbia, del asesinato, del racismo, de la sangre derramada, de la virgen y la madre iglesia, que ha hecho y hace tanto daño todavía en tantos rincones del mundo.
Hoy, un día duro para mí, aquí en Haití, este pedazo de tierra desarraigada y aferrada al mismo tiempo, heredera de tantas historias de sangre y de ayudas externas, contrariada, huérfana y orgullosa de su identidad. Pero cuál es su identidad?, la de los indígenas que ocupaban esta tierra antes de la llegada de los colones? La de los colonizadores europeos? La de los esclavos llegados a toneladas de las tierras africanas a trabajar para el blanco?
Quién eres hoy, Haití?

Interview en direct


Samedi 13/10/2012 entre 10h et 12h
Interview en direct de Txus et Elsa
sur Radio Vision 2000

un PRF actif et un THC à recycler !

Chers ANPU-siens du coins, sachez qu'ici le PRF (Pôle de Recyclage des Frigos) éminemment exposé par Docteur Joffrin de Miramas lors de sa brillante analyse de Saint-Hilaire-de-Riez en septembre dernier, est extrêmement actif.

Nous sommes encore à la recherche de la Frigoellette locale, mais nous savons d'ores et déjà qu 'un THC dans la droite lignée de celui étudié pour SHR est envisageable ici ; mais point de clavaire, la multitude d'églises fera l'affaire.

Extrait de "La Dent du Marais"
une analyse éloquente précédemment menée à Saint-Hilaire-de-Riez
THC = Transport Hors du Commun.

Le THC c’est LA référence, la Roll’s du transport écologique extrêmement en vogue en ce moment. Le projet THC est né d’une anticipation, en prévision de la disparition du « tout voiture » puisque nous arrivons vous le savez, au bout de nos ressources naturelles, l’envolée du pétrole. Les collectivités devront donc s’adapter, à nous d’imaginer des transports collectifs qui permettent de palier à ce manque.

Pour l’AIR DE RIEN nous avons imaginé un THC dont les pilonnes seraient en forme de calvaire, à transformer pourquoi pas en éoliennes (ce qui permettrait de produire une énergie alternative). Les cabines seront bien entendu en forme de frigos puisque l’AIR DE RIEN redeviendra la capitale du sel et du recyclage des frigos.  Grace à ce THC, tout L’AIR DE RIEN sera reliée au reste du territoire ...

11.10.12

Prison Break




Ceci est le pénitencier d'Etat.
Lors du Tremblement de terre de 2010, le mur s'est effondré, libérant des détenus.
Depuis un autre mur a été reconstruit devant l'ancien en ruines...
Qui n'a jamais rêvé de s'évader?

10.10.12

L'équateur


Voilà une semaine que nous n’avons pas l’électricité à la maison, donc pas d’eau non plus puisqu’il faut l’électricité pour la faire monter et remplir le tanker. Ce matin réveil à 4h pour descendre en ville pour notre répèt’ de 7h … certains bossent et ont des enfants, le mieux c’est de se voir tôt ou tard, ça dépend. Ici il fait chaud, rien de surprenant, mais tout le monde transpire alors on n’est pas différents. Le temps passe et déjà nous sommes à l’équateur de notre voyage, à la médiane….

9.10.12

ça brûle !




Ici la caserne Dessalines où on torturait encore il y a quelques dizaines d'années est devenue le siège du Ministère de la Culture
Ici la place des artistes c'est aussi la place des pompiers
Ici les clopes c'est Comme il faut
Alors, qui met le feu ? Qui l’éteint ?

8.10.12

Ayití, espoir à l'envers

Je suis hostile, méfiant, mais je te souris juste après.
C'est bien d'avoir une distance, n'est -ce pas?
Je ne sais pas qui tu es.
Moi, rouge, blanchement violé et esclavagisé, j'suis noir.
Tu comprends? Mwe pal creol
Et je bois ma colère
Et je danse ma douleur
au kompas de ta chaleur, mon amour.
Après je t'oublierai, je t'ecrirai
je laisserai trembler la terre
sans mémoire
et avec votre esprit
Amène

Portrait chinois de Chelson

>> Pour toi la carte d'Haïti représente quoi?
Un E à l'envers, avec l'île de la Tortue comme un accent.

"la liberté ça commence avec un L et ça se finit avec un E, ça commence avec un "aile"et ça finit avec un "noeud".

>> Si Port-au-Prince (PAP) était un fruit?
COROSSOL, car c'est à la fois doux et piquant. En plus à l'intérieur il y a des pépins, alors il faut être prudent.

>> Si PAP était un animal ?
KRAPO LANMÈ (crapaud de mer), cést un poisson qui a vraiment la forme d 'un crapaud et aui renferme un venin. Il faut faire attention, il faut savoir le cuire car il peut tuer sinon.
il fait référence pour moi à une expression Pótoprèns vannou, men lipa baw papiye
PAP te vend, mais ne te donne pas les papiers... il faut être vigilent.

>> Si PAP avait un père?
MOI parce que je suis contradictoire. Ici les gens souffrent, mais ils dansent! Le Kompa* c'est pas une musique qui te pousse à réfléchir, comme le Goudou Goudou*, mais ça permet de parler et de danser les choses qui font mal.

>> Si PAP avait une mère?
L'OUBLI car les gens oublient trop vite ici, ce qui s'est passé aujourd'hui peut se repasser demain. C'est parce qu'on oublie que tout recommence. Pour moi PAP c'est une ville, mais elle résume Haïti, car se passe ici (les déclarations, les papiers, les passeports, etc). C'est une société où le père décide mais oú la mère est plus proche de ses enfants.

>> Si PAP avait un âge ?
0 an. On est toujours dans le commencement, dans l'instant présent. On est pas tenus par notre Histoire.

>> Si PAP était un dicton?
PAP BRAKBRAK, PAP TUPTUP, PAP VUPVUP de Franketiene.
Brak = c'est ce aui n'est jamais salé, ni sucré
Tup = c'est une onomatopée pour décrire le bruit d'un coup de poing, d'une coup frappé
Vup = c'est aussi une onomatopée qui décrit une chose instantanée, qui passe, vup !

7.10.12

Humour post-Tsunami

Les japonnais sont des gens vivant dans un pays tellement évolué qu'ils n'ont plus besoin d'aller à la mer,
c'est la mer qui vient à eux. 
ça c'est au sujet des Tsunami, mais nous ont aurait pu en dire d'autres comme ça pour le tremblement de terre.

Dicton du jour

6.10.12

H comme Haïti

Haïti, seul peuple de peintre.
André Malraux

Haïti... le seul pays où les chiens se suicident.
René Depestre

5.10.12

Ciné institut

Découverte à Jacmel du Ciné Institut, l'unique école de cinéma d'Haïti, aux projets plutôt ambitieux.
A venir : un documentaire où les étudiants auront à aller à la rencontre de personnes âgées pour les interviewer, puis à filmer des images poétiques  pour illustrer ce que les paroles récoltées leur évoquent...

4.10.12

Bibliographie de voyage prêtée par Vladimir

Les mendiantes de soleil de Cynthia Bastien
Revue conjonction 207, spéciale théâtre, éditée par l'Institut Français
Treize nouvelles vaudou, Gay Victor
Lapriyè Ginen, Max G. Beauvoir
Le Coeur sur la main, Georges Castera
D'une bouche ovale, Franketienne
Mes culottes perdues..., Billy Mondésir
Haïti faire de la culture un moteur de reconstruction, revue
Guide répertoire des artistes, catalogue
Oeuf de lumière/ huevo de luz, Franketienne

Ginger Bread House


Voilà une Ginger Bread House*
En attendant notre entretient de lundi avec Lucie
Urbaniste spécialisée dans la (re)construction de Port-au-Prince.

Notez les "traces" laissées par le séisme de 2010.


* cf. Lexique

3.10.12

La Cerise sur le gâteau




Soirée sound System Raggae, improbable, mais vrai, pour fêter notre première année de vie commune.
Et vous, qu'avez-vous fait?

Opération Dédale

Ce sont 17 heures et quelques.
La BITH nous a raconté ses trois projets pour Les Quatre Chemins: L'Attente, Le Bus et La Txacka. Après un moment de discussion conceptuelle sur ces trois projets, on propose de trouver une liaison, une ligne argumentale qui peut lier les trois histoires entre elles pour trouver le lien du discours. Qu'est-ce qu'ils vont raconter?
 L'attente est une tentative artistique de critiquer le processus burocratique des administrations de la ville, même si elles sont privées ou publiques. Ils ont une forme préfigurée, mais il manque encore le sujet, la cible de la question. Le bus est un parcours en bus, avec des personnages et des situations qui se déroulent pendant un trajet dans un bus réel.
Après notre conversation dans un coin ombré a l'extérieur du bâtiment de la Fokal, Eliezer nous propose de prendre un bus pour mettre en practique toutes nos interrogations.
Et, voilà, on parte avec Eliezer, Regina, Vladimir et sa fille Letizia pour prendre un bus et nous débrouiller toutes seules. Ça veut dire, deux nanas fluo dans un bus portauprinçais essayent d'arriver au point prévu, sans l'aide de nos copains haitiens, qui viennent avec nous.
On commence l'operation Dédale. Le trajet du bus a pour terminus la rue Dédal.
Le bus se rempli rapidement. Il n'y a pas de place pour bouger et la musique sonne à fond a l'intérieur. Les quelques questions posées aux voisins qui sont assis à côté de nous sont presque inutiles. On entend rien et les réponses tombent sur le bruit de la vie urbaine. Payer le billet du trajet est une galère historique. C'est impossible de déchiffrer combien ça coute 2 billets, et le controleur monte et descende plusieurs fois pour nous faire comprendre le prix, en français, en créol, en signes, en dollards, en gourdes. Finalement, notre mission ici est à la hauteur du nom de la rue.
Tout le monde nous regarde, nous sommes les étrangères.

Bas Peu d'Chose



I Love Bas Peu d'Chose, le Quartier où la Fokal est implantée. Situé en plein centre ville de Potoprèns, c'est un peu notre terrain de jeu.

Après une journée à la découverte de la ville et de ses vendeurs de lits près du cimetière, nous nous sommes finies en beauté au Distraction, le bar du coin où on danse le Kompa*.