Prévision
d’un premier planning de travail selon les disponibilités des 8 protagonistes
de la BITH.
Lundi 8 // 18h30
Mardi 9 // 18h30
Mercredi 10 // 12h00
Mercredi 10 // 12h00
Jeudi
11 // 7h15
Vendredi
12 // 18h30
Méthodologie
>> Travailler en 2 groupes de 4, pour que chacun soit regard extérieur a
un moment, et doive donner des retours sur l'exercice
Jour 1 - Lundi 8 - 18h30 - Rue Capois / Place du
Champs de Mars
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PREVISION
Exercice 1 // Susciter l’intérêt.
Groupe
1 >> Attirer l'attention du public
Les
4 comédiens choisissent un endroit dans la rue. Ils sont éparpillés, séparés les
uns des autres. Chacun doit créer un chœur de gens avec sa proposition. Il doit
maintenir l'attention du public et agrandir le chœur des spectateurs. Il doit
trouver une fin.
C'est une improvisation de 10 minutes minimum.
C'est une improvisation de 10 minutes minimum.
Groupe
2 >> Rassembler les énergies.
Même
ex. que le Groupe 1 + Les 4 comédiens s'installent, chacun à un endroit choisi,
mais pas très éloignés les uns des autres. Chacun commence son action. Le but
étant de relier son action aux autres propositions, donc d'arriver à créer une
situation pour que toutes les propositions se rejoignent. Quitte à entrer dans
la proposition de l'autre et abandonner la sienne si c’est l’autre est plus
forte. Et tout ça sans jamais perdre l’attention du public.
Exercice 2 // Travail d'espace. La
relation entre le comédien et l'espace qu'il habite.
Groupe
1 >> Ouvrir l'espace
Les
4 comédiens créent une situation dans un espace réduit qui prendra fin dans un
espace immense (place du Champs de Mars).
Group
2 >> Fermer l'espace
Invers.
au groupe 1. Les 4 comédiens créent une situation dans un espace immense (créer
l’espace/mettre de la distance) qui prendra fin dans un espace réduit
(concentrer le public sans qu’il perde sa visibilité).
ð
RESULTAT
On
commence à 19h30
La
nuit tombe
Exercice 1//Groupe 1
Pour
attirer les gens, les différentes propositions tentent toute d'appeler, de
créer un conflit, d’hurler, de scander ou discourir haut et fort, de faire de
la propagande (religieuse). La façon d'attirer est souvent très agressive. Les comédiens
sont « habitués » à créer des situations faussement « invisibles »
pour provoquer une réaction sociale.
Ils
attirent le public avec des actions quotidiennes susceptibles d'être « réelles »
ou vraisemblables. Il n'existe pas d’approche douce et sensible du public.
La
conscience du spectateur n'existe pas. Il n’y a aucune gestion du public.
Toutes
les propositions ne sont pas liées,
attachées, ancrées à l'espace où elles se déroulent, c’est pourquoi les acteurs
ont du mal à défendre leur proposition. De fait, tout cela les oblige à être « visibles »
dans l'improvisation. Les décisions sont
toujours pensées au préalable et « collées » dans la rue. Aucune des
situations qui peuvent surgir autour (dans la rue, la ville, la vie) ne peut
donc être intégrée au déroulement de l’action.
Le
silence, les images, « laisser le temps » n'existent pas n’existent
pas dans la construction des improvisations. La parole, le texte, la voix sont absolument
omniprésents. Elles remplissent tous les vides. Chaque comédien proposant une
problématique aussi attrayante soit-elle, ne peut la développer car elle est
circonscrit par la volonté de trouver une résolution préfabriquée.
Exercice 1 // Groupe 2
Travail
de groupe, de chœur, sans que chaque comédien arrive à s’accorder sur un
objectif commun.
Chacun
s'accroche à sa proposition et il est difficile de construire quelque chose
ensemble et de rassembler les énergies. Certaines propositions prennent mais
meurent aussitôt parce que les autres ne sont pas conscients de leur existence.
Les comédiens perdent beaucoup d'opportunités de jeu car ils ne prennent pas
gardent aux autres.
>>
La Nuit tombe. L’absence de lumière et la fatigue ne nous permettent pas de
continuer.
NOTE
À
la fin de la séance, on nous dit que demain la répétition est annulée parce qu’il
y une cérémonie pour le 1er Anniversaire de la mort de Leroy, un ami
de l'université assassiné l'an dernier.
Jour 2 - Mercredi 9 – 12h - La Fokal
ð
PREVISION
Continuation
de la séance de lundi qu’on n’a pas fini.
Travail
de gestion de l'espace : Ouvrir et fermer l'espace
Prendre
conscience de l'audience, du public.
Travail
du chœur et du coryphée
ð
RESULTAT
A
13h, 3 personnes sont là. Avec 3 sur 8, on ne peut pas vraiment travailler comme
on a prévu de faire, donc on change de planification et on décide de proposer
un travail de table sur les différentes créations que la BITH doit créer pour
le festival des 4 Chemins, qui a lieu dans un mois.
On
choisi un projet pour commencer, "L'Attente".
Cette création se veut être une critique sociale, qui doit faire prendre conscience
de la situation endémique que l'individu haïtien vit au quotidien. Haïti est un
pays qui attend. Pour faire avancer la dramaturgie, nous leur proposons de
poser des questions, pour qu’ils puissent par eux même former, déblayer,
trouver, la colonne vertébrale du spectacle. De quoi on parle et
pourquoi ?
Chacun
parle de ses envies, de sa vision de l’Attente.
C'est la première fois que les comédiens se retrouvent à parler de leur projet.
A
l’issue du Brain Storming nous proposons
de passer au plateau pour continuer les propositions.
On
nous répond : Non, ce n’est pas
possible, on n’est pas tous là ! C'est une création collective, on ne peut
pas matérialiser des choses si on n'est pas tous.
Pour
eux, faire des improvisations c’est fixer… c’est dire comme le concept de
répétition est inexistant dans leur manière de procéder. Ce qui nous amène à
l'attente, une nouvelle fois.
C’est
à partir de ce moment là, que l'attente deviendra le leitmotiv de notre
collaboration.
Ils
ont peur de mettre les choses en mouvement. Tant que le projet reste à l’état
gazeux, cérébral, sur le papier, tout va bien. Dès qu’il s’agit d’y mettre du
corps, c'est une autre chose.
Pourquoi
les présents se prisent sous prétextes que les absents ne sont pas là ?
Pourquoi
le fait d’avancer sur le travail et la recherche avec les présents est-elle
inenvisageable ?
Les
absents ne feraient-ils pas confiance aux présents ?
Les
absents ne peuvent-ils pas se réintégrer dans la proposition (qui n’est qu’à
l’état de recherche) par la suite ?
Pourquoi
les présents acceptent-ils d’être pénalisés par les absents ? De ne pas
avancer sans eux ? De perdre leur tems à les attendre vainement ?
Les
absents seraient-ils plus forts que les présents ?
>>
14h : On est 5.
Jour 3
- Jeudi 11 - 7h15 - Place des
Artistes
ð
PREVISION
Travail
avec tout le groupe, à 8. Préparation d'un parcours dans le centre ville de
Port-au-Prince.
NOTE : Michelle de la Fokal (lieu
qui nous accueille) nous propose de présenter une restitution du travail que
nous sommes en train de faire avec la BITH, à la fin de notre séjour, le
vendredi 19.
Exercice 1 // Coryphée
Le
group marche. Il y a un coryphée qui fait une proposition. Le reste du group l’appui
et le suit. Quand tout le monde a été coryphée, l'exercice s'arrête.
Exercice 2 // Transformation de l'espace
Avec
la même structure (ex.1), le groupe doit transformer l'espace. Il s'agit de
mettre en valeur un espace, de trouver une proposition plastique pour décaler
l'image quotidienne que tout le monde a de cet endroit. C'est une relation
directe entre le lieu et les acteurs. La relation avec le public est périphérique,
même s'il va être le récepteur direct.
On joue sur un rapport de distance et de visibilité. Le 1er
lieu est imposé : le marchand de lits le long du cimetière.
Exercice 3 // Majeur- Mineur
Il
s’agira de continuer ce qui a été fait dans l’ex.2 par groupes de 3. Sur les 3
protagonistes, 1 est le Majeur, les deux autres le suivent en Mineur. La
position de chacun changera au cours de l’improvisation.
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RESULTAT
On
commence à 8h20 (en s’étant levées à 4h15). Nous avons attendu au milieu de la
place plus d’une heure, que tout le monde arrive. Celle pour qui le rdv a été
fixé si tôt n’ai jamais venue….
Exercice 1 // Ils sont 7 acteurs à
faire de multiples propositions, créent des expectatives intéressantes mais n’arrivent
pas à les développer. Ils ne prennent pas de risques.
Exercice 2 // Ils ont des
difficultés à ouvrir l'espace. Ils
parlent entre eux et n’arrivent pas à prendre conscience véritablement du
public potentiel qui les entoure, les voit. Ils jouent pour eux et c'est pour
cela que leurs propositions ne tiennent pas longtemps. Ils ne prennent aucun
risque. Ils sont dans l'analyse mentale et pas dans l'action.
>>
Demain, travail sur l’Attente, dans un local prêté à Clorette, à côté du cimetière.
Jour 4 - Vendredi 12 – 18h30 - Local
ð
PREVISION
« On
va voir ». Nous sommes fatiguées d'attendre des gens sensés venir
hypothétiquement et qui ne viennent jamais. Nous ne savons plus vraiment
comment et quoi faire. Puisque nous sommes dans une salle, nous envisageons de
travailler sur :
- la dramaturgie, le canevas et la ligne centrale de l'histoire de l’Attente
- la dramaturgie, le canevas et la ligne centrale de l'histoire de l’Attente
-
faire un travail de personnages
ð
RESULTAT
On
arrive au local avec Vladimir, mais on laisse Eliezer qui nous rejoint « juste
après ». Regina et Clorette sont déjà là. Chelson arrive à 20h. On est 5. On
expose le problème. Elsa demande dans quel état ils sont, comment les gens se
sentent. C'est une situation insoutenable. Il y a un souci concernant l'implication
réel des gens. La communication entre eux et nous n'est pas facile.
A
ce moment là, la seule ampoule de la salle s’éteint. On ne peut plus se voir.
SIGNE
Après,
c'est l'orage qui arrive. Seule une fine taule ondulée nous sépare de la pluie.
Le bruit devient assourdissant, on ne peut plus s’entendre. SIGNE
ON
EST DANS L'ATTENTE
Le
groupe est piégé par son propre sujet, l'Attente.
Parmi les 8 de la BITH, tout le monde attend tout le temps que les autres
arrivent ou quoi ou qu’est-ce, et c’est pour ce la que la BITH n’arrive pas à
travailler.
On
n'en a marre!
LE
planning établi avec le groupe vol en éclats. Après un WE de réflexion entre
nous et grâce aux diverses discussions qu'on a eu avec Anne Lescot, Caroline et
Jean Sebastien Bariah, on decide nous-mêmes de la planification de la semaine
qui arrive pour travailler le projet du
Bus et de l’Attente.
Jour 5 - Lundi 15 - 14h - La Fokal
ð
PREVISION
Proposition
d’un exercice en binôme autour de « La véritable histoire de Potoprèns ».
Ce parcours ira du parvis de la Fokal jusqu'à la rue de la Fleur de Chaîne, à
deux pas de là, près d’un bus abandonné.
Objectif :
Quel
est le statut du comédien ? Quel est le statut du public ?
Vous
arrivez jusqu’à un bus mais il ne démarre pas. Pourquoi ?
3
propositions sont faites (car nous attendons au moins 6 personnes) :
Vous
êtes 2 Guides touristiques
Vous
êtes 2 Responsables d'une ONG
Choix
libre
ð
RESULTAT
2
personnes arrivent à 14h30, le reste de l’équipe à 15h. Là, on nous apprend
qu’à 17h, la BITH fera une présentation à l’Institut Français de sa tournée en
France en août dernier. Avec leur emploi du temps de ministre, les comédiens de
la BITH ne peuvent pas prendre les 2h qui suivent pour bosser.
Répétition
annulée (encore).
Jour 6 - Mercredi 17 (Jour férié) - 14h - La
Fokal
ð
PREVISION
Ce
qu’on aurait dû faire hier.
ð
RESULTAT
On
commence à 16h. Après 2h d’attente, il n’y a que 4 personnes Vlad, Clorette,
Eliezer, Regina.
Les
proposition sont riches, mais déteignent très vite. Il n’y a aucune conscience
du public, mais déjà les comédiens commencent à comprendre ce que c’est que de
travailler « en rue ». Tout n’est pas perdu….
Jour 7 - Jeudi 18 - 14h – La Fokal
ð
PREVISION
Nous
leur proposons que ce soient eux qui aujourd’hui proposent quelque chose, une
ligne, une idée, une improvisation avec des personnages, un parcours, de créer
des images. Tout cela dans le but de constituer une petite forme à peu près
tangible pour la présentation de demain. Hé oui, déjà ! L’idée c’est avant
tout qu’ils se saisissent des outils transmis pour faire aujourd’hui une
proposition qui soit 100% la leur. « Mais attention, n’oubliez pas les 5
W+H = qui où quoi quand comment pourquoi ».
ð
RESULTAT
On
commence à 15h avec 3 d'hier, la 4ème n’est pas revenue, mais une
nouvelle est arrivée.
Après
X et Y tergiversations,
Jour 8 - Vendredi 19 – 14h – La Fokal
ð
PREVISION
Un
filage, une italienne et une allemande. Puis restitution ou « ponctuation » à
16h.
ð
RESULTAT
On
commence à 15h pour faire une italienne à 4. Mais une comédienne part en cours
de route pour aller bosser ailleurs. Elle ne reviendra pas. A 15h30 une autre
comédienne arrive qui n’était pas là els jours précédents… les comédiens
décident de l’intégrer. Eliezer nous quitte à l’heure pour aller chercher un
bout de costume. On commence la restitution 20 minutes en retard.
Surprise ! Dans le public, il y a des comédiens de la BITH !
Conclusion >> sur un
planning de travail établi avec la BITH sur 2 semaines à raison de 4h/jour
pendant des semaines de 5 jours, on a réussi à travailler 2h/jour maximum sur 7
jours au total. Certains des comédiens ont tout de suite déserté, nous ne les
avons jamais revu, et nous n’avons travaillé qu’une seule fois avec la totalité
du groupe.