>> Que t’évoque la carte d’Haïti ?
C’est comme si on posait
quelque chose et on le déchirait en 2. Comme un papillon déchiré, avec une aile
déchirée. Une partie du continent qui se détache, parce qu’elle n'a pas aimé
d'être dans le continent.
>> Si PAP était un fruit ?
Un ananas.
Tout est concentré,
l'acide et le sucre. Toutes les saveurs des fruits sont concentrées dans une
ananas. Mais c'est aussi dangereux parce que ça peut faire mal au ventre.
>> Si PAP était un animal ?
Une chienne. Autre fois c'était beau,
tout le monde voulait venir. Toutes les maisons étaient belles.
Une chienne est mignonne,
mais quand elle accouche, elle se dégrade. A PaP c’est de pire en
pire, au fil des ans. C'est le contraire pour
les provinces. Elles s'améliorent en en restant « campagne ».
>> Si PAP avait une mère ?
L'Afrique. L’île était habitée par
les indiens, après les espagnols sont venus, après ce fût au tour des français
avec des esclaves africains. C'est là d'où on arrive, d’où on vient.
>> Si PAP avait un père ?
Les pays qui nous sont
passés dessus.
Les colonisateurs sont
tous nos pères, et on n’a pas de père fixe. C'est ça qui cause l'instabilité.
>> Si PAP était un dicton ?
Se pa je' ki fè travay, se min ki fèl
Ce n’est pas les yeux qui
travaillent, c'est les mains qui font.
Il y a tellement de
misère. Les gens cherchent tous à faire quelque chose de leurs mains, parce que
s’ils regardaient s’il y a quelque chose autour, ce serait une catastrophe, car
c’est trop décourageant.